Iris-Bando Iris-vignette

Une après-midi de septembre ensoleillée

Nous sommes arrivés sur la terrasse avec des cartes anciennes plein les bras et nous les avons étalées sur les tables pour les regarder comme des images d'art. Le fin maillage des lignes de niveaux, le moindre pictogramme, tout avait été tracé à la plume. Après l'étude des bizarreries de la légende, du dessin des villes et des cours d'eau, nous en sommes arrivés à nous pencher sur la représentation des rivages.
Le soleil dérivait sur les grandes feuilles jaunes quand quelqu'un s'est mis à parler du cartographe.

- Il dessine tous les jours dans des carnets un peu inhabituels. Mais comment il dessine, on ne sait pas, ce n'est pas montré.

- Ce n'est pas filmé ?

- Ce n'est pas dans le film. On devine aussi qu'il sort souvent de chez lui.

- Tous les jours ?

- A peu près chaque jour. Et quand il rentre, le cartographe manipule des carnets et dessine au hasard des pages.

règle 1 . Choisir un carnet au hasard
règle 2 . Ouvrir le carnet au hasard sur une page vierge
règle 3 . Dessiner une carte

- Un jour le cartographe, en considérant à quel point les villes sont concentrées en livres et inversement, a pris la décision de vivre intensément dans ce rapport, grâce à la cartographie.

- De sorte qu'il lui arrive de faire toujours la même rencontre inattendue, Iris.

- C'est raconté ainsi. A chaque fois Iris est égarée; et le cartographe, surpris de la voir, lui propose de venir boire un thé chez lui. Là il lui montre des cartes, surtout des cartes du monde.




Iris-croquis




Sur la terrasse le vent se lève et nous enroulons les cartes les unes autour des autres, tout en discutant.

Des insectes apparaissent. Ils deviennent des tâches noires se mouvant dans le cadre. Ce sont des mouches électroniques. Le cartographe en attrape. Il les compte.

Nous tombons alors d'accord sur la fin de l'histoire :

Iris attend.
Un insecte bourdonne en tournoyant dans la pièce.
Iris défie un moment la piqûre,
jusqu’à se faire piquer à l’intérieur du bras.
Son d’un arc électrique.
L’insecte et la piqûre forment une tâche noire, abstraite, qui se fixe d'un seul coup.

Deux plans finaux sont alors envisageables.

D’une part montrer des piles infinies de carnets du cartographe.

D’autre part, après un noir, la piqûre qu’Iris efface doucement de plusieurs revers de la main. L’image presque floue, des gestes ralentis.

Les voix alternées du cartographe et d’Iris reviennent doucement.
Quelqu'un alors a cette idée d'utiliser le téléphone. Les voix du téléphone.



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